La SCCPQ a 70 ans! Faire ce constat, c’est un peu comme se rendre compte que le petit voisin a grandi : on n’a vraiment pas vu le temps passer !
Et pourtant, ce n’est pas faute d’avoir participé assidument à la vie et au dynamisme de cette Société que j’ai, comme on dit, « tatouée sur le cœur » ! Je suis membre de la SCCPQ depuis plus de 35 ans, elle m’a fait l’honneur d’être choisi « chef de l’année » en 2003, en plus de recevoir les prix Méritas (2009) et Lumière (2019). Depuis tout ce temps, elle m’a accompagné dans ce formidable métier qu’est celui de la restauration et permis de côtoyer des pionniers de la gastronomie comme Marcel Kretz, Renaud Cyr et plusieurs autres grands chefs qui ont contribué à la Société des chefs, cuisiniers et pâtissiers du Québec.
Parce qu’il est vrai qu’il est magnifique, notre métier ! En transformation constante, il a de quoi captiver les esprits les plus curieux, les personnalités les plus audacieuses. De la cuisine classique de mes premières années aux recettes du terroir en vogue aujourd’hui en passant par la nouvelle cuisine, l’époque moléculaire, la fusion et la mode Instagram, on peut dire qu’il a évolué ! Il y a toujours une technique à apprendre ; je pense ici à la cuisson sous vide à juste température, à l’extraction, à la fixation et à la concentration des aliments. J’ai aussi à cœur la SCCPQ pour les concours d’apprenti cuisinier, pâtissier, chocolatier, qui stimulent les jeunes de la relève en les motivant et en les encourageant afin qu’ils s’expriment dans leur domaine.
La perception que le public a de nous a elle aussi énormément changé : de nos jours, un chef, cuisinier ou pâtissier est une personne qui est respectée, qui fascine parce qu’elle sait jouer avec les saveurs de ses produits, maîtrise des techniques, s’y connaît en salubrité, et j’en passe.
Mettre la barre haute, garder sa passion, diversifier ses expériences, faire preuve de générosité, ce sont des objectifs professionnels très importants à mes yeux. Mais il faut aussi prendre soin de soi, protéger sa santé et celle de ses collègues, encourager et motiver nos jeunes. Le respect, la reconnaissance, la valorisation ? Ce sont des amis à fréquenter au quotidien.
En fait, je le dirais plus simplement : la principale exigence qui, à mon avis, va de pair avec le métier, c’est d’apporter du plaisir gustatif et d’y trouver du bonheur.